Portrait : Mame Ndanty Badiane experte en guérison du vaginisme – dernière partie

Tu mentionnes énormément ton équipe. Comment s’est-elle formée et quelle est sa composition ?

Au mois de juin 2019, j’étais débordée par la demande et n’arrivais pas à aider toutes ces femmes. Ayant une vision très grande, je ne pouvais pas la réaliser seule. Je me suis donc entourée de bonnes personnes qui m’aident à manifester cette vision. Ainsi, depuis un an, je forme des accompagnatrices. Dans le quotidien, certaines répondent aux appels diagnostics, d’autres sont dans l’accompagnement même.

La particularité de l’équipe d’accompagnement est qu’elle est entièrement composée d’anciennes vaginiques. C’est un cercle vertueux dans la mesure où la majorité de ces femmes ont été aidée par moi-même. Quand ces femmes guérissent, elles manifestent la volonté d’aider d’autres femmes à leur tour. Ainsi, je propose aux volontaires un parcours de formation à ma méthode. Au bout de 6 mois, elles débutent les accompagnements sous ma supervision jusqu’à leur totale autonomie pour disposer de leur propre groupe.

Un lien très fort unie les membres de l’équipe. Une forme de reconnaissance mutuelle. Je suis reconnaissante pour la confiance et les autres pour la guérison. « C’est merveilleux de travailler avec des personnes qu’on apprécie.»

Est-il déjà arrivé que la méthode ne marche pas avec une cliente ?

Oui, c’est déjà arrivé. Aucune méthode n’est infaillible. Dans ce cas, je creuse pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Trois cas de figures se présentent:

  • Soit elles n’étaient pas prêtes à s’investir pleinement car c’est un travail remuant. Elles vont donc réussir à guérir mais ça prendra un peu plus de temps. En effet, pour moi, dès que le seuil de 3 mois est dépassé ce n’est plus une victoire. C’est mon niveau d’exigence.
  • Soit ce sont des femmes qui avaient des problèmes de santé sous-jacentes qu’il fallait traiter avant de s’attaquer au vaginisme. Ce qui entraine la fin de l’accompagnement. Elles priorisent le problème de santé majeur.
  • Parfois aussi, il y a des femmes qui n’ont pas le soutien de leur conjoint. Ce qui peut entraîner un manque de motivation. Le conjoint est un allié pour la guérison même si son soutien n’est pas obligatoire.

Mais en général, le programme fonctionne bien et les femmes guérissent dans les 3 mois surtout si elles sont déterminées et coachables (s’investissent pleinement).

Une fois guéries, les femmes arrivent-elles à s’épanouir sexuellement ?

Je l’explique bien. Mon travail permet aux femmes de passer le cap de la pénétration. Une sexualité épanouie requiert de travailler sur soi, se découvrir, explorer des choses, voir ce qu’on aime ou pas mais aussi de travailler avec son conjoint. Mon domaine d’expertise, c’est la guérison du vaginisme. Concernant l’épanouissement sexuel, le plaisir, la sensualité, j’ai su m’entourer de professionnels de confiance (sexologue, sophrologue, kiné). C’est également ça aussi la force de mon programme, après la guérison, si elles le souhaitent les femmes bénéficient également de ce réseau de professionnels qui prend le relai et connait le vaginisme.

La problématique du vaginisme nécessite une sensibilisation

Sensibilisation du corps médical pour éviter les déconvenues et violences médicales

Il y a un travail de sensibilisation à faire dans le domaine médical. Les professionnels ne comprennent pas et sont un peu paumés. Ils ne posent pas le bon diagnostic. Ou encore, ils n’ont pas les bons mots pour aider ces femmes. Résultat : elles se braquent. Les patientes sont rarement satisfaites. Elles racontent tout un tas de chose : elles ont consulté un.e sexologue qui ne les comprenait pas, un.e autre qui ne les écoutait pas, des violences gynécologiques avec l’insertion d’un speculum de force alors que les patientes préviennent leur vaginisme. Lorsque les gynécologues ne comprennent pas le problème, les conséquences sont désastreuses sur des femmes déjà en souffrance et qui sortent en pleurs du cabinet.

Quelque part, ce n’est pas de leur faute dans la mesure où c’est théorique pour eux. Ils ont du mal à appréhender le vaginisme. A la différence de Mame qui l’a vécu dans sa chair et son âme. D’ailleurs, c’est ce qui fait sa force car elle est la réponse à toutes ces femmes qui ne trouvent pas de réponse ailleurs.

Certaines femmes tombent sur des gynécologues qui émettent des jugements sur leur culture et leur religion. Il faut se rappeler que ces femmes viennent là car elles ont besoin d’aide et non d’être jugées.

De son côté, Mame a déjà commencé à sensibiliser des professionnels (gynécologues, sexologues) qui l’appellent et qui n’ont pas les mêmes résultats. Elle partage volontiers ses outils. C’est-à-dire, accueillir avec bienveillance, écouter sans juger. Autrement dit, être dans une posture d’accepter l’autre telle qu’elle est. C’est important d’être positive et apaisante car les femmes ont en besoin. Quand bien même les causes du vaginisme seraient en lien avec la culture, ce n’est pas une raison valable d’accuser ladite culture. Dans la relation d’aide, le savoir-être est important. Il y a une manière de communiquer, de faire comprendre les choses de manière positive et respectueuse.

Mame, elle-même, a déjà connu la violence gynécologique. Elle se souvient d’une gynécologue qui a passé 20 minutes à juger sa culture. Elle n’y est jamais retournée car non seulement elle n’a pas été aidée mais en plus, elle a dû subir des blâmes.

Lors de ses accompagnements, Mame s’inspire de son vécu et le partage avec les femmes. Elle a eu la même éducation que ces dernières par rapport à la virginité. L’éducation donnée par les parents, c’est pour protéger les enfants et non leur nuire. Cette éducation stricte est une forme d’amour. Avec le regard d’adulte, c’est nous qui le voyons « mal ».

Sensibilisation des mères

Mame revient sur sa propre histoire. Elle sait que sa mère l’a éduqué de cette façon car elle-même a reçu la même éducation de sa mère. Même si dans le passé, elle a pu ressentir de la colère, aujourd’hui, avec le recul, elle sait que sa mère n’a fait que reproduire ce qu’elle a reçu. Il ne s’agit pas pour elle, de faire des reproches à sa mère car elle ne pouvait pas faire différemment.

A la différence, Mame connait les conséquences d’une éducation répressive, contraignante et négative sur la sexualité. Donc, pour ses enfants, fille ou garçon, elle optera pour une éducation beaucoup plus positive par rapport à la sexualité. Ce sont les raisons pour lesquelles, le travail de sensibilisation envers les mamans est important. Ainsi, elles pourront aborder positivement et librement la sexualité avec leur enfant pour éviter à l’avenir de créer des blocages. Mame sait que c’est une étape qu’elle doit franchir. C’est en réflexion mais à l’heure actuelle elle ne sait pas encore sous quelle forme sensibiliser les mères…

Sensibilisation des conjoints, partenaires

Le vaginisme certes, est un trouble féminin mais il impacte le couple donc, concerne également les hommes. Le conjoint est un véritable allié pour la guérison. Elle aimerait sensibiliser les hommes à cette problématique afin qu’ils soutiennent leur conjointe. C’est-à-dire qu’ils ne soient ni dans le jugement ni dans la banalisation. Qu’ils ne comparent pas non plus leurs femmes à leurs précédentes relations. En effet, le vaginisme est une réelle souffrance pour les femmes touchées. Ce ne sont pas des caprices. Certains hommes sont dans le déni et maintiennent leurs femmes dedans. Mame tient également à féliciter tous ces hommes qui sont très patients et compréhensifs. « Je les appelle les hommes magiques. » D’ailleurs, c’est le cas de son époux.

En effet, son époux l’a soutenu et est resté à ses côtés jusqu’à sa guérison. Dans un premier temps, il ne comprenait pas car il n’avait jamais entendu parler du vaginisme. Il pensait que ça passerait seul. Au bout de 6 mois d’essais infructueux, il commença à paniquer ce qui provoquait des tensions dans le couple jusqu’au moment où Mame décida de se prendre en main. Dès qu’il apprit la mesure de la problématique, il l’a rassuré et lui a dit qu’il restera à ses côtés et sera patient. Mame est reconnaissante d’avoir un homme magique qui a su rester à ses côtés et la soutenir.

Pour conclure, Mesdames, si vous aussi, souffrez de vaginisme ou connaissez une femme concernée, n’hésitez pas à contacter Mame Ndanty Badiane sur ses réseaux sociaux.

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Portrait : Mame Ndanty Badiane experte en guérison du vaginisme – 1ère partie

par Aziza

Je me suis entretenue avec Mame Ndanty Badiane qui est Coach certifiée, thérapeute et experte et conférencière en guérison du vaginisme. Elle connaît bien son domaine dans la mesure où elle a souffert du vaginisme et en a guéri. Résiliente, le vaginisme a été une bénédiction pour elle. Coach depuis 4 ans c’est en 2018, qu’elle se professionnalise et crée un programme complet d’accompagnement avec suivi pour les femmes. Ainsi, elle accompagne des femmes vaginiques de partout dans le monde.

Le vaginisme : définition, les causes, nombre de femmes touchées

C’est un trouble sexuel féminin. Ce sont les muscles du périnée qui se contractent involontairement ce qui empêche la pénétration, provoquant ainsi de violentes douleurs. Le mot trouble est important car cela montre un dysfonctionnement qui, d’ailleurs, se soigne et se guérit bien. Il faut savoir aussi que c’est un trouble psycho-somatique. Il touche les femmes mais il concerne également le couple.

On identifie plusieurs causes. Il peut être dû à une méconnaissance du corps féminin. Il peut aussi être la conséquence d’une éducation sexuelle stricte, de vision erronée et de tabou sur la sexualité féminine. Tout est à revoir, l’éducation sexuelle, le rapport avec son propre corps afin de se le réapproprier, l’estime de soi, la vision du couple…

Selon les données, le vaginisme touche entre 5 à 10% des femmes. Toutefois, Mame pense que ces chiffres sont sous-estimés. En effet, il y a de nombreuses femmes qui ne consultent pas et ne se manifestent pas parce qu’elles ont en honte ou peur. Elles ne sont pas prises en compte dans les statistiques. Actuellement, Mame travaille sur ce projet avec une statisticienne depuis l’été dernier afin d’avoir des données fiables pour pouvoir déterminer le nombre de femmes touchées (statistiques par pays, par continent). D’ailleurs, elle a remarqué que les femmes d’origine maghrébine sont plus touchées que les autres cultures. Elles représentent 80-85% des femmes qu’elle accompagne. Cette étude permettra de vérifier ces chiffres, d’affiner davantage les causes et d’aller plus loin dans ses outils d’accompagnement.

Après ta guérison du vaginisme, tu aurais pu continuer ta vie d’avant mais tu as décidé de te reconvertir. Quel a été ton déclencheur ?

Le vaginisme m’a vraiment plongé dans une quête de sens. Je me suis posée les vraies questions sur ma vie. « Qui j’étais ? Qu’est-ce que j’étais venue faire ici sur terre ? C’était quoi mon rôle ? » Les questions que je ne me posais jamais auparavant. Comme je le dis souvent, « vraiment ce vaginisme a été une bénédiction pour moi ». Ainsi, je me suis rendue compte que mon métier de comptable ne me convenait absolument pas. Je n’étais pas à ma place et ne trouvais aucun sens. Au lieu d’ouvrir un cabinet de comptable, c’est un cabinet de coaching en guérison du vaginisme que j’ai créé. Par une introspection, ça m’a amené à mieux me connaitre et savoir ce qui est important pour moi. Dans les valeurs, il ressort que j’ai toujours voulu aider et soigner. Plus jeune, je jouais au docteur car j’aimais déjà prendre soin des autres. J’avais envie de contribuer à un monde meilleur en aidant les personnes qui souffrent. Le vaginisme était une opportunité qui me permettait d’accomplir ma mission de vie sur terre. C’est une vocation. Et cela a du sens pour moi, ça en donne dans ma vie, ça me remplit de joie et je le fais avec tellement d’amour . Le déclic n’a pas été aussi facile, toutefois, c’est apparu comme une évidence. En s’inspirant de mon parcours, je voulais absolument transmettre aux autres femmes mes enseignements afin de leur permettre de guérir, rayonner, être confiantes et s’aimer…

Tu as fait ce choix qui te comble personnellement et professionnellement. Dans ton métier, une fois ton objectif accompli, les femmes n’auront plus besoin de toi. Ça ne crée pas une insécurité ?

Pas du tout, puisque c’est justement le but de mon métier.

Une bonne professionnelle qu’elle soit thérapeute ou coach permet l’autonomie. Elle ne reste pas dans la vie de sa coachée. Je suis très contente quant à la fin de l’accompagnement, la femme est guérie, vit sa vie, est heureuse et n’a plus besoin de moi. Car cela signifie que les objectifs sont atteints et que mon travail est fait.

Peut-être qu’un jour arrivera et toutes les femmes vaginiques seront guéries. Ne te sens-tu pas menacée par cela ?

C’est justement mon rêve qu’il n’y ait plus de femmes vaginiques, qu’elles guérissent toutes, qu’elles soient confiantes et heureuses. Je ne ressens aucune insécurité vis-à-vis de cela, au contraire ! Si ce jour arrive, cela voudrait dire que ma mission sur terre est accomplie. Dans la réalité, des femmes vaginiques seront toujours présentes. En effet, aucune femme n’est à l’abri du vaginisme secondaire voire primaire. Le vaginisme secondaire, c’est un vaginisme qui peut intervenir à tout moment. Une femme peut avoir une vie sexuelle normale pendant des années et du jour au lendemain, le blocage apparait.

Le programme d’accompagnement en détail

Mame propose un programme complet d’une durée de 3 mois. L’objectif est de permettre à la femme de dépasser sa peur de la pénétration. Elle utilise des outils tirés du coaching et des neurosciences. Elle est également formée à l’hypnose.

En effet, la prise en charge du vaginisme se doit d’être holistique, globale. Il est important de travailler en profondeur quatre (4) éléments pour guérir ; ce sont le corps, l’esprit, les émotions et l’âme.

Concrètement, pour le corps, il s’agit de travailler avec des dilatateurs vaginaux. Les émotions quant à elles, se concentrent sur la peur de la douleur. D’où ça vient ? Qu’est-ce que la douleur ? …

Concernant l’accompagnement psychique et psychologique (esprit et âme), très souvent, les femmes vaginiques ont des choses à régler avec elles-mêmes. Elles ont besoin de guérir de l’intérieur et de déconstruire les croyances limitantes concernant leur corps de femme, la sexualité, la vision du couple. Mais il y a un travail à faire aussi sur la féminité, la confiance en soi, les blessures du passé car beaucoup de femmes vaginiques ont déjà été victimes de traumatismes (des violences sexuelles et mutilations génitales).

Concrètement, les femmes bénéficient d’un suivi toutes les semaines, en contact constant avec l’équipe pour poser des questions. Elles ont des exercices (écrits, de visualisation, des audios) et aussi des exemples concrets de la vie quotidienne.

Elles ont aussi un groupe d’échange et de soutien dont le but est de sortir de l’isolement et de libérer la parole. Souvent, les femmes qui vivent le vaginisme se sentent anormales et n’osent pas en parler à l’entourage. Quand elles le font, l’entourage ne comprend pas, minimise, banalise leur problème. En définitif, le groupe permet de parler librement sans avoir peur du jugement, à d’autres femmes qui vivent la même problématique et d’avoir des solutions concrètes.

Combien de clientes as-tu ?

Tout dépend des périodes. En général, nous avons 20-25 femmes sur une période de 3 mois. Sachant qu’elles guérissent, des nouvelles arrivent et prennent le relai. Nous ne cherchons pas la quantité pour ne pas négliger et impacter la qualité de la prise en charge. Mes accompagnatrices ont un groupe de 7/8 personnes en moyenne, 10 au maximum.

Tu as parlé des causes du vaginisme. En voyant ton histoire, suite à ta culture, on ressent comme un blackout sur la sexualité et énormément de tabous. Est-ce que tu les retrouves souvent avec tes clientes ? Ces similitudes reviennent-elles parfois ?

« Oui complètement ! Mes patientes, c’est tout moi, mais 6 ans en arrière ». Si elles viennent vers moi, c’est parce qu’elles se reconnaissent à travers mon histoire. Ce qui me donne encore plus de force de les aider. J’ai fait ce chemin et sais donc comment les amener à la guérison. Je leur dis toujours : « Mais vous aussi vous pouvez devenir inspirante et rayonnée. Il y a quelques années, j’étais exactement à votre place voire même, pire ». Des similitudes apparaissent car nous partageons les mêmes problématiques notamment concernant le rapport à la culture, la sacralisation de la virginité, les peurs liées à la sexualité… Ces femmes ont besoin de déconstruire toutes les idées et les pensées limitantes sur la sexualité.

L’activité est dématérialisée, se déroule-t-elle sur internet ou y a-t-il des locaux ?

Nous avons des locaux fixes près de Lille dans mon cabinet pour celles qui vivent près de la région. Mais le programme a été conçu pour être en ligne, à distance. C’est une volonté de ma part, je ne voulais pas que la distance géographique soit une contrainte. C’est ce qui me permet aujourd’hui d’avoir des patientes partout dans le monde. Je ne voulais pas me limiter aux femmes de ma région ou de la France mais aider le maximum de femmes. Avec les outils numériques, la communication est simplifiée (Zoom pour les séances de coaching, WhatsApp pour le groupe d’échange…). Si jamais, une femme a une difficulté avec le numérique, l’équipe la guide. Les appels téléphoniques sont également possibles.

fin de la première partie du portrait

Maltraitance infantile : une fillette noire insultée par deux adultes de son entourage

Alerte maltraitance infantile sur Twitter, deux hommes sont accusés d’avoir usé de violences verbales et psychologiques envers sa fillette adoptée.

« Est-ce que c’est sympa d’avoir une esclave noire à la maison ? », la vidéo de deux hommes blancs manquant de respect à une fillette noire tourne en boucle sur Twitter depuis le 30 janvier.

Durant le court extrait issu d’une vidéo enregistrée via le réseau social Snapchat, la fillette très jeune semble perdue face au comportement irrespectueux et inacceptable des deux hommes. D’abord soupçonnés d’être les parents adoptifs de la victime, ils ont ensuite été identifiés par une internaute comme étant des amis de la maman de l’enfant.

Cette internaute, se revendiquant comme étant la mère adoptive de la petite fille, défend les deux hommes.

La vidéo a enflammé la twittosphère, déclenchant une tempête d’insultes à l’encontre de la mère, qualifiée d’irresponsable. Pour eux, pas question de laisser une fillette exposée à de tels propos, blague ou non. Cet avis, la mère ne le partage pas, elle s’explique dans un tweet en dessous de la vidéo :

« Je comprends que les mots aient pu choquer beaucoup de monde car c’était des mots forts mais c’était pas du tout pour être méchant ou je ne sais quoi, même elle quand elle a revu la vidéo elle a éclaté de rire ».

Marion, la maman de la victime.

Rappelons que la maltraitance infantile est punie par la loi. Les parents faisant preuve de comportements abusifs risquent dans certains cas de se voir retirer la garde de leur enfant. Si vous êtes témoin de maltraitance infantile, contactez le 119 (appel gratuit 7j/7, 24h/24).

A (re)voir, émission Dôobôot Radio consacrée aux violences faites aux femmes noires

Étaient invitées :
Amazones, représentées par Gerty Curier
DiivinesLGBTQI+, représentées par Pierrette Pyram
Horizons, représentées par Séverine Massol et Lydia Ponchateau
Afro-Fem, représentées par Aziza

Nous remercions chaleureusement Éléonore Bassop pour son invitation.

A retenir :

  • les violences faites aux femmes sont plus élevées dans les dits Outre-Mer, plus particulièrement dans le Pacifique et l’Océanie (source : Conseil Économique, Social et Environnemental)
  • doivent être pris en compte dans la lutte les facteurs d’origine, de classe sociale, d’orientation sexuelle, de maladie des femmes ainsi que la précarité (ex. situation irrégulière, dépendance financière)
  • partout dans le monde, les femmes noires sont victimes de violences de genre et de féminicides

Pour aller plus loin :

  • les propositions du Grenelle sont insuffisantes, alors que le budget annuel consacré à la lutte contre les violences de genre est de 79 millions d’euros, les associations estiment qu’un budget annuel de 508 millions d’euros est nécessaire (source : Haut Commissariat à l’Égalité)
  • Afro-Fem tient un suivi de féminicides de femmes noires en France et dans le monde
  • sur le sujet de la santé mentale, nous recevons énormément de demandes de coordonnées de psychologues, psychiatres ou psychothérapeutes connaissant les besoins de nos communautés. nous avons donc constitué un répertoire, n’hésitez pas à nous solliciter.

Actualités


Berthe-Natacha, originaire de Guadeloupe, a été assassinée par son ancien compagnon le 1er octobre 2019.

Berthe-Natacha, assassinée par son ex-conjoint ler octobre 2019

Une marche est prévue à Marly le Roi (78) ce samedi 5 octobre à 10 h 30.
Venez dénoncer son féminicide, marquer votre soutien à la famille et honorer sa mémoire (si possible en portant une rose blanche).


Si vous ou l’une de vos proches vivez une situation de violences, voici les ressources à votre disposition :

  • appeler le 3919 qui vous orientera dans les démarches (ce numéro n’apparaitra pas sur les factures de téléphone, pensez cependant à effacer les appels de votre historique
  • contacter votre Centre Départemental d’Information sur les droits des Femmes et des Familles (CDIFF)
  • dans le cadre de notre permanence afroféministe, vous pouvez également nous joindre en messagerie privée Facebook, par e-mail ou par téléphone au 07 82 32 57 37

L’omerta doit cesser, nous entendons trop souvent « c’est une affaire de couple, cela ne nous regarde pas ». Les violences de genre sont l’affaire de toutes et tous.

Pour Prudence et nos sœurs africaines réduites en esclavage domestique #FreePrudence

24 septembre. Il est 3 heures du matin, n’arrivant pas à dormir je jette un coup d’œil sur Facebook et y découvre sur la page FED Organisation Non Gouvernementale la vidéo de Prudence Kenembeni. Cette courageuse femme camerounaise lance un appel à l’aide pour qu’elle et ses compagnes de réussissent à quitter le Koweït.

Après avoir été encouragées à quitter le Cameroun pour travailler au Koweït, ces femmes ont découvert l’enfer que vivent malheureusement de nombreuses femmes et hommes noir.e.es dans les pays du monde arabe.

«En été je dormais au balcon, en hiver dans le salon, devant la porte puisqu’il y avait le chauffage»

Rachel, Togolaise de 24 ans (source Slate)

Au lieu de postes d’employées de maison et de conditions de travail dignes promis par leurs propres compatriotes, c’est une situation d’esclavagisme domestique que ces femmes ont rencontré. Les familles qui les ont achetées les font travailler jusqu’à 20 heures par jour, leur font subir des actes de violences que Prudence qualifie elle-même de torture et confisquent les passeports.

Des filières de recrutement dans les pays d’origine aux familles qui achètent une main d’œuvre sans leur accorder le moindre droit, c’est tout un système qui est organisé pour flouer ces femmes et les contraindre à rester sous le contrôle de leurs abuseurs.

  • ce système ce sont celles et ceux qui organisent ces voyages en s’appuyant sur des complicités dans les administrations et services d’Etat.
  • ce système ce sont des pays du monde arabe tels que le Qatar, le Koweït ou le Liban qui utilisent la kafala* comme système esclavagiste.
  • ce système c’est l’échec des associations de droits humains, des autorités internationales et des pays hôtes à offrir un cadre sécuritaire à des travailleuses et travailleurs.
  • ce système c’est l’échec des pays d’origine à détruire la corruption et à protéger leurs ressortissant.e.s sur leurs propres territoires comme à l’étranger.

* « Kafala est un système de parrainage des travailleurs migrants qui exige qu’un migrant soit sponsorisé par un citoyen avant de pouvoir immigrer et travailler dans le pays en question. Le système Kafala confère des pouvoirs énormes aux employeurs qui détiennent le contrôle absolu sur les mouvements des travailleurs. », Farida Nabourema

Pourtant des initiatives existent et un travail de prévention est fait par de nombreuses associations. En 2013, l’Ethiopie a interdit tout émigration de travail afin de lutter contre l’exploitation de ses ressortissant.e.s à l’étranger. Cette mesure extrême vient cependant de prendre fin.

D’autres pays ont pris des dispositions similaires, souvent temporaires, comme par exemple la Cote d’Ivoire ou les Philippes car des pays d’Asie sont également victimes de ces phénomènes.

Des associations font un travail de prévention et d’accompagnement des victimes. C’est ce que révèle d’ailleurs Prudence dans la vidéo puisqu’elle indique être dans un refuge avec plusieurs autres femmes. Ce refuge a lancé les procédures afin qu’elles puissent retourner au Cameroun cependant ces procédures sont longues, la procédure concernant Prudence est en cours depuis déjà 5 mois.

Ce ne sont pourtant pas les premiers cas médiatisés. En avril 2017, une vidéo faisait déjà le tour du monde. On y voyait une femme koweitienne filmer son employée de maison éthiopienne suspendue à la fenêtre. Cette femme essayait d’échapper aux coups de sa geôlière et a miraculeusement eu la vie sauve après une chute de 7 mètres. Cette année, au Liban c’est un militaire qui agressait publiquement 2 femmes kenyanes. Toujours en 2018 et cette fois au Koweït, le cadavre d’une femme philippine a été découvert dans un congélateur. Les auteurs de crime un couple libano-syrien ont été condamnés à mort après une crise diplomatique entre les Philippes et le Koweït.

« L’exploitation des travailleurs domestiques, en partie imputable à des lacunes dans les législations nationales du travail, est souvent le reflet de discriminations fondées sur le sexe, la race et la caste », source OIT (Organisation internationale du travail)

Il est urgent de soutenir la lutte contre ces méfaits, de dénoncer publiquement les pays cautionnant ces pratiques et ceux échouant à protéger leurs ressortissant.e.s.

Nous assurons un soutien sans faille à toutes personnes survivantes de situations d’esclavage et exhortons les autorités camerounaises et koweitiennes à organiser le rapatriement d’urgence de Prudence et de ses sœurs.

Nous exigeons que des mesures efficaces et pérennes soient mises en place par l’ensemble des acteurs (pays hôtes, pays d’origine, autorités internationales) afin de faire cesser sans délai toute réduction d’êtres humains en esclavage.

Des mobilisations sont organisées partout dans le monde :

  • sur les réseaux sociaux
  • devant les ambassades du Koweït à Abidjan (Cote d’Ivoire) et Paris (France).

Suivez les réseaux sociaux pour connaitre les prochaines manifestations.

Liste non exhaustive d’associations

Liban 🇱🇧

International

A lire sur le sujet

Le travail domestique au Moyen-Orient ou l’esclavage moderne, Farida Bemba Nabourema

Les domestiques au Liban, un esclavage qui ne dit pas son nom, Slate

L’Ethiopie interdit à ses travailleurs de s’expatrier, RFI

Au Liban, les travailleuses domestiques sont-elles des esclaves modernes ?, Respect Mag